Ray Banana – Une star est en ville

Il est de ces êtres qui s’imposent, aussitôt nés, avec la force d’une lumineuse évidence ; mais comment diable s’y était-on pris pour ne pas les inventer plus tôt ? Ray Banana, donc, profilé comme une icône de Raymond Loewy, c’est-à-dire impeccable : la mèche, les lunettes, les costumes, l’appartement, les boissons, les voitures, les mots – chaque détail vibre ici à l’unisson de tous les autres, dans un accord parfait. Lorsqu’il paraît dans les pages d’(À Suivre) sous la plume et le pinceau de Ted Benoit (préalablement rodé aux attentes du magazine à travers ses Histoires vraies scénarisées par Yves Chéraqui), c’est d’emblée en prince d’une urbanité superlative : Metropolis, à la croisée des années 50, de l’uchronie, du cinéma de genre et d’une Amérique de rêve. Irrésistible, forcément, jusque dans la distance et l’autodérision qui tempèrent et humanisent le portrait, avec une finesse qu’on ne vantera sans doute jamais assez. En vraie star, Ray Banana ne vivra guère que deux aventures avant de tirer sa révérence, magistral, pour un exil que ses très nombreux fans espèrent encore provisoire. Classe.

Première apparition : (À Suivre) 34, novembre 1980.

<a href="http://nicolasfinet click here for more.net/wp-content/uploads/2015/08/AS-34-Ray-Banana.jpg”>(AS) 34 - Ray Banana

Nicolas Finet

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