Mes douze bandes dessinées et mangas de 2017 (plus une)

La Terre des fils, de Gipi (Futuropolis, 288 pages, 23€)

Le chef d’œuvre de l’année. Une Terre d’après la catastrophe racontée à travers l’histoire de quelques survivants : un père, ses deux fils et quelques seconds rôles décisifs – dont une paire de lunettes. Inspiré, bouleversant, visionnaire.

Charlie Chan Hock Chye – Une vie dessinée, de Sonny Liew (Urban Comics, 320 pages, 22,50€)

Le chef d’œuvre de l’année ex-æquo. À travers la biographie fictive d’un auteur de bande dessinée, la chronique sociale, politique et culturelle de Singapour au cours du dernier demi-siècle, et en creux un autoportrait de l’auteur en amoureux éperdu du 9e art. Eblouissant et virtuose.

Gérard – Cinq années dans les pattes de Depardieu, de Mathieu Sapin (Dargaud, 160 pages, 19,90€)

Le discret Mathieu Sapin dans les pas du géant Depardieu. Un biopic graphique hors normes, comme bien peu dessinateurs ont su le réussir. Exceptionnel et hilarant.

 

Je voudrais être tué par une lycéenne tomes 1 et 2, d’Usamaru Furuya (Delcourt / Tonkam, 240 pages et 7,99€ chaque)

Juste à la lisière de la transgression, l’un des récits les plus réussis du talentueux Usamaru Furuya, sur fond de plongée dans les tréfonds de la psyché japonaise : fascination pour le suicide, maladies mentales et noirceur à tous les étages. Magistral.

Les Gueules rouges, de Jean-Michel Dupont et Eddy Vaccaro (Glénat, 120 pages, 20,50€)

À Valenciennes à l’orée du XXe siècle, l’étonnante rencontre de deux indiens Lakotas du cirque de Buffalo Bill et d’un jeune garçon ébloui, promis à la mine et pourtant assoiffé de grands espaces. Un fable sociale au parfum d’aventure tragique et une question décisive : comment échappe-t-on à sa condition dans un monde aux déterminismes si affirmés ?

 

Streamliner tomes 1 – Bye Bye Lisa Dora et 2 – All In Day, de ‘Fane (Rue de Sèvres, 160 et 130 pages, 22,50€ chaque)

Huile de vidange, moteurs gonflés et hot rods à tous les étages ! Une course automobile d’anthologie relatée à un train d’enfer, sur fond d’Amérique éternelle. Keep on truckin’, buddy !

 

Tokyo, amour et libertés, de Kan Takahama (Glénat, 164 pages, 10,75€)

À travers le portrait d’un couple amoureux, une immersion dans ce qui fut l’époque la plus libérale du Japon quand il s’éveillait à la modernité au début du XXe siècle : l’ère Taishô. L’élégante Kan Takahama au meilleur de son talent.

Le Coup de Prague, de Miles Hyman et Jean-Luc Fromental (Dupuis, 108 pages, 18€)

L’immédiat après-guerre comme si vous y étiez : haletant et au bord de l’épuisement, avec le mensonge et les faux-semblants comme seules portes de sorties. Hyman et Fromental revisitent avec maestria la Mitteleuropa à l’époque de l’espionnage triomphant.

 

Mangasia, de Paul Gravett (Hors Collection, 320 pages, 39€)

Le livre-somme sur les bandes dessinées venues d’Asie, par le toujours excellent Paul Gravett. Érudit, magnifique, indispensable.

Philocomix, Jean-Philippe Thivet, Jérôme Vermer et Anne-Lise Combeaud (Rue de Sèvres, 200 pages, 18€)

Dix leçons de bonheur en bande dessinée par quelques-uns des plus grands philosophes de l’histoire de l’humanité. Subtil, touchant, réjouissant.

Hip Hop Family Tree tomes 2 (1981 – 1983) et 3 (1983 – 1984), de Ed Piskor (Papa Guédé Treasury Edition, 112 pages et 26€ chaque)

Une somme incontournable sur l’histoire du hip-hop et, bonus pas si courant, un magnifique travail d’édition à saluer avec respect.

Adam et Ève tome 1 et 2, de Ryoichi Ikegami et Hideo Yamamoto (Kazé Seinen, 244 et 270 pages, 8,29 € chaque)

Deux créatures invisibles et assoiffées de vengeance s’invitent dans un club de yakuzas lors d’une réunion au sommet entre chefs de gangs… Scénario tendu et hyper-violence graphique pour cet exercice de style impeccable signé Yamamoto (Itchi The Killer, Homunculus) et Ikegami, dessinateur culte de Crying Freeman ou Sanctuary.

Panama Al Brown, d’Alex W. Inker et Jacques Goldstein (Sarbacane, 168 pages, 24€)

Encore une histoire de boxeur ? Oui, encore une histoire de boxeur : exercice de style encore, donc, mais celle-ci est toute d’élégance et de demi-teintes subtiles, par le dessinateur qui avait surpris son monde chez le même éditeur un an auparavant avec Apache.

Nicolas Finet

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