Tonton Marcel – S’il n’en reste qu’un…

Celui-là nous parle d’un monde que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. À l’orée des années 80, l’ombre du collectivisme plane sur la France des nantis, tétanisés par cet événement proprement inouï : la gauche a conquis le pouvoir ! Et le plus ennuyeux, bien sûr, c’est qu’elle l’exerce… De cette réalité intenable naîtra le plus corrosif des personnages comiques nés dans les pages d’(À Suivre) : Tonton Marcel, dont la proximité avec une personnalité bien réelle d’alors, feu le très pittoresque industriel Marcel Dassault, ne doit évidemment rien au hasard et tout à la verve inspirée de Régis Franc. Plutôt atypique dans le paysage interne du magazine, car directement adossé aux péripéties de l’actualité politique de l’époque, ce héros parfaitement réjouissant se taillera vite une stature de vedette incongrue : cynique, envieux, injuste, excessif, atrabilaire, insupportable – bref impeccable jusqu’au dernier ricanement, hin, hin. Flanqué de l’impayable Bénin, lèche-bottes et souffre-douleur attitré, Tonton Marcel fera se gondoler les pages d’(À Suivre) jusqu’à la disparition de son modèle et l’entrée en scène subséquente d’une autre créature issue du machiavélisme mitterrandien, la cohabitation – mais c’est une autre histoire, non ?

• Première apparition : (À Suivre) 45, octobre 1981

(AS) 48

Nicolas Finet

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